Nous sommes le 17 octobre 1815, jour du débarquement de Napoléon à Sainte Hélène.
Tout juste quatre mois après son ultime bataille à Waterloo, l’Empereur déchu s’apprête à mettre pied sur l’île de Sainte-Hélène.
Le voyage pour y arriver fut long et pénible. En effet, le 15 juillet, Napoléon prend place sur le H.M.S. Bellerophon, navire de guerre britannique, chargé de l’emmener sur le sol anglais, alors que l’ancien souverain français s’est placé sous la protection anglaise. Le 24 juillet, ensuite, il jette l’ancre aux abords de Torquay, dans le comté de Devon.
Enfin, deux jours plus tard, et alors que l’opinion britannique est partagée à son sujet, le capitaine Maitland reçoit l’instruction d’appareiller vers Plymouth.
Mais Napoléon espère encore à ce moment que le gouvernement anglais le laissera vivre sur son sol. Peine perdue. Ainsi, le 3 juillet, il est averti par lord Keith, qui commande la flotte de la Manche, de la décision de l’envoyer en exil afin « de ne pas lui laisser la possibilité de troubler à nouveau la paix de l’Europe ».
Un voyage long et périlleux
Son départ pour Sainte-Hélène est donc acté. Napoléon peut choisir trois officiers français présents à bord pour l’accompagner, ainsi qu’une dizaine de domestiques et un chirurgien. Le 5 août, la mort dans l’âme après l’échec des tentatives libérales pour faire retarder, ou mieux, annuler sa déportation, Napoléon fixe ses accompagnants: Bertrand, Montholon et leurs familles, Gourgaud, Las Cases et son fils, Marchand, Saint-Denis (le mameluk Ali), dix domestiques.
Le 7 août, ils quittent le H.M.S. Bellerophon, qui n’est pas jugé apte à effectuer un si long voyage, pour intégrer le H.M.S. Northumberland, navire de 78 canons, qui prend le grand large le 9 août.
En neuf semaines, le vaisseau parcourt les 1 900 km. Le trajet n’est pas de tout repos, tant il y a de monde à bord. Les compagnons de Napoléon ont pour beaucoup rédigé le récit de cette traversée.
Le 15 octobre, le H.M.S. Northumberland mouille aux abords de Sainte-Hélène. De nombreux historiens mentionnent que Napoléon débarque le lendemain. C’est une erreur. Ce n’est que le 17, à la tombée du jour, qu’au ra lieu le débarquement de Napoléon à sainte Hélène.
Il demande à ce qu’on évite les attroupements des locaux et il s’installe aux Briars.
C’est ainsi que commencent ses six ans de captivité dans l’Atlantique sud.
Antoine Charpagne – Responsable culturel du Mémorial de la bataille de Waterloo 1815
Retrouvez ici la Fondation de droit hélénien en charge des domaines nationaux de Sainte-Hélène